Dire au revoir à l’année qui t’a vu naître

C’est assez étrange de commencer un blog par dire au revoir ! C’est pourtant cet au revoir qui me pousse à écrire aujourd’hui.

A quatre pattes, au milieu de tes jouets éparpillés dans le salon, tu assènes des « Mammm-ma, mammm- ma » à tour de voix. Nous sommes le 4 janvier 2022, les décorations de ton premier Noël sont encore disséminées dans l’appartement, tes nouveaux jouets ont transformé la pièce à vivre en garderie et moi… je suis arc-en-ciel d’avoir du dire au revoir à cette année qui t’a vu naître.

Suis-je la seule Maman qui a le coeur serré en regardant s’éloigner cette année ? Cette fabuleuse, cette merveilleuse, cette unique, cette essentielle… celle qui a recueilli ton tout premier matin, celle qui dans cette aube naissante, me donnait mon nouveau et plus mélodieux prénom.

Non, je le sais, je ne suis pas la seule maman qui trouve le temps beaucoup trop court quand elle compte et recompte les mois, les dents, les tailles de vêtements… Je le sais parce que je les ai lues, je les ai suivies, je les ai découvertes ces mamans blogueuses, ces mamans instagrameuses, ces mamans de tous les jours combattantes, courageuses, burnoutées, à bout de souffle, fatiguées, heureuses, accomplies. Je les ai cherchées dès que j’ai su que tu avais niché ton petit coeur en moi. J’étais submergée de questions, avide de réponses, impatiente de te voir, pressée de te rencontrer. Alors pendant ces neuf mois de fabrication, j’ai arpenté les ruelles sans fin des livres, des sites, des blogs, des pages qui m’aidaient à me rapprocher plus vite de toi et me donnaient la ferme illusion de comprendre un peu mieux celle que je devenais.

Neuf mois. J’aurais mis autant de temps à bâtir les fondations de ta vie qu’à poser par écrit tout ce qui me passe par le coeur. Dans ma tête, depuis que tu es né, je t’ai écrit cent fois. Quand tu tétais, quand tu dormais, quand tu ris, quand tu te loves, quand je t’endors, quand tu t’agites… des lettres d’amour à n’en plus finir. Des mots, des avalanches, des pluies de mots… comme une urgence : celle de graver chaque instant par peur de l’oublier. Mais il m’aura fallu neuf mois, neuf mois de plus, neuf mois de toi pour parvenir enfin à écrire vraiment. La gestation.

Nous sommes le 5 janvier 2022, tu dors dans ta petite chambre bleue. Des valises jonchent le sol, nous partons chez tes grands-parents demain, les décorations de ton premier Noël sont toujours là. Je n’ai eu le temps ni de les ranger, ni de terminer cet article hier. J’ai envie d’écrire à nouveau, souvent, régulièrement. Je n’octroie aucune vocation particulière à ces articles, à ce blog, je ne sais pas encore à ce jour si je vais le rendre public. Mais j’ai envie d’écrire, souvent, régulièrement. Pour toi, mon fils. Pour laisser une trace de nous, de nos journées ; pour que tu les lises plus tard quand ce tiroir de ta mémoire te sera verrouillé. Pour toi, mais aussi pour ces mamans submergées de questions, avides de réponses. Celles qui rencontreront bientôt leur tout petit et leur plus grand Amour. Face à ce tsunami qu’est la maternité, il est si essentiel de ne pas être seule.

Alors au revoir merveilleuse et secouante année ! Adieu même, car je doute fort que tu reviennes un jour. 2021, tu gardes à tout jamais une place de choix dans mon coeur. Au fil des pages, je vais tenter de te rendre un juste et reconnaissant hommage.

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